Club livresque
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Livres inspirants #2
23 juillet 2019
Dans ma chronique sur Grimpez dans le top 100, la réponse du livre à des questions auxquelles il n'est en général pas évident de trouver les réponses : que trouve-t-on dans le top 20 d'Amazon ? A quel volume de ventes correspond le classement des ventes d'Amazon ? Est-ce que la couverture compte ? Quel prix fixer ? Où vend-on le plus de livres (quand on est auto-édité et qu'on vend avant tout en numérique) ?

Ce livre est signé par un tandem : la femme d'un écrivain, et cet écrivain, un de ceux qui a commencé par l'auto-édition sur Amazon, avant d'être repéré par Robert Laffon, chez qui une partie de ses livres sont maintenant publiés.

Belle découverte !
Grimper vers le top 100 date de fin 2013, et a été remis à jour en 2016. En 2019, il est de nouveau un peu daté, mais il contient quand même une mine de conseils. Sur le blog de l'auteur, on trouve tout le sommaire : https://jacquesvandroux.blogspot.com/p/grimpez-vers-le-top-100.html. Il montre que c'est une sorte de bible qui contient toutes sortes de renseignements qui seront utiles pour celles et ceux qui veulent se lancer dans l'auto-édition vraiment tout seuls et tout prendre en charge, et spécialement, celles et ceux qui vont le faire en passant par Amazon (KDP) : toutes les étapes de KDP sont évoquées ainsi que tous les programmes spécifiques à Amazon (KDP Select, abonnements...)...

Certains passages ont réellement retenu mon attention, car ils répondent à des questions auxquelles il n'est pas évident de trouver les réponses.

       Que trouve-t-on dans le top 20 d'Amazon ?

On y trouve d'abord les livres ayant bénéficié d'une mise en avant spécifique, du type une offre éclair sur Kindle. Elle dure un jour, pendant lequel le livre numérique est rendu très visible et vendu à très petit prix (0,99 euro par exemple). Sinon, de manière plus durable, on y trouve les livres d'auteurs connus ou qui viennent d'obtenir un prix, ceux que les maisons d'édition ont bien su mettre en avant et commercialiser à un prix raisonnable (moins de 6,99 euros).

On y trouve également des livres d'auteurs inconnus, souvent indépendants : la condition est alors que leur prix soit bas (moins de 3,99 euros) et qu'ils n'appartiennent pas à n'importe quel genre, les thrillers ou romans érotiques tirant mieux leur épingle du jeu.

J'ajouterai, pour avoir moi aussi observé le top 100, que les romances ou les livres "feel-good" (la frontière n'étant pas toujours nette entre les deux genres) ont également leurs chances.

       A quel volume de ventes correspond le classement des ventes d'Amazon ?

Sur chaque fiche de livre Amazon, on peut voir en libre accès le rang de classement dans les ventes, toutes catégories confondues et par catégorie, tous supports confondus et pour les livres papier / les livres numériques. Mais on ne sait pas à combien de ventes cela correspond – dans un pays donné : et c'est bien mystérieux et frustrant (même si les plateformes, en tout cas Librinova, permettent de suivre son nombre de ventes au jour le jour et ainsi de rapprocher les informations ; mais on n'a accès qu'à des informations partielles, sur les rangs de classement atteints par son propre livre).

Grimpez vers le top 100 donne une information très intéressante, bien qu'hélas datée, sur le nombre de ventes auxquels correspond le classement général des livres numériques. L'information la plus récente date de début 2015 : cette année-là, pour être dans le top 100, il fallait vendre au moins 10-20 livres par jour ; dans le top 20, au moins 40-70 ; et dans le top 3, plus de 100. Entre mi-2012 et début 2015, ces chiffres avaient été multipliés environ par 4.

Ensuite, en 2016, l'auteur fait une estimation à l'aide d'autres données, qui l'amène à conclure que ces chiffres ont très peu bougé dans le top 100 : c'est dans le top 1000 que le nombre de livres vendus a augmenté.

En 2019, difficile de dire où nous en sommes... tout au plus peut-on être certain que quand on ne vend que dans son entourage immédiat sans chercher à toucher un public plus large, on n'a aucune chance d'apparaître dans le top 100 des ventes de livres électroniques...

       Est-ce que la couverture compte ?

Oui, la couverture compte aussi : les statisticiens me contrediront peut-être, mais dans le top 100 numérique d'Amazon, j'ai la nette impression d'une sur-représentation de couvertures avec une photo de femme ou un visuel évoquant une romance.

Si vous êtes intéressés par les exemples frappants, allez donc voir l'étude suivante, citée dans le livre : http://fr.slideshare.net/Smashwords/new-smashwords-survey-helps-authors-sell-more-ebooks. Il s'agit d'une étude sur une large base de données américaines de l'entreprise Smashwords, portant sur 120000 livres commercialisés sur Smashwords, dont la vente a généré un CA de 12 millions de dollars en 2012-2013 (sur onze mois) (tout ça pour dire qu'il s'agit d'une étude sérieuse sur de larges données). Elle est en anglais, mais je vous recommande vraiment d'y jeter un oeil (il s'agit d'une simple présentation powerpoint à base de graphiques donc la barrière de la langue ne joue pas trop) : elle montre (entre autres) l'impact sur le classement Amazon d'un livre avant et après un changement spectaculaire de couverture. Moi qui n'étais pas très convaincue par l'importance du choix de la couverture, je dois reconnaître qu'il semble y avoir un effet assez net...

       Quel prix fixer ?

Le livre discute également longuement la question de la fixation du prix, et se montre même étonnamment précis : l'étude américaine précitée a montré que 1,49 euro ou 1,99 euro sont des prix repoussoir. Vendez votre livre à 0,99 euro, à 2,99, mais pas à 1,99 ou à 1,49 !

Pourquoi ? L'étude montre des graphiques très parlants, même s'ils sont en dollars : entre 1 euro et 1,99, il y a un vrai creux de ventes par rapport aux livres vendus moins de 0,99 euro, ou entre 2 et 2,99 euros.

Ce creux est qualifié de surprise par les auteurs. Pourtant, il y a certainement une explication simple. Le prix est aussi un signal de qualité : entre 1 et 1,99 euro, l'auteur envoie un mauvais signal sur la qualité de son livre, un peu comme s'il n'y croyait pas lui-même ; 2 euros serait un seuil psychologique. Quant au prix de 0,99 euro, pourtant plus bas, il échapperait à cet inconvénient peut-être parce qu'il concerne des livres qui bénéficient simultanément d'une mise en avant d'Amazon, et parce qu'ils touchent un autre public, qui n'est intéressé par aucun livre plus cher. A méditer...

       Où vend-on le plus de livres (quand on est auto-édité et qu'on vend avant tout en numérique) ?

Les ventes des livres de Jacques Vandroux sur ces différentes plateformes sont comparées : la conclusion est que les ventes de livres électroniques sont bien meilleures sur Amazon que sur toutes les autres plateformes, même celle de la Fnac.

Attention de ne pas en conclure que hors KDP, point de salut... puisque les plateformes mettent le e-book en ligne sur de nombreux sites, parmi lesquels Amazon, laissant ainsi aux acheteurs le choix. Librinova propose même (c'est un service payant) de référencer le livre chez libraires, auprès desquels on peut commander un livre auto-édité sur la plateforme en format papier.

Enfin, le livre aborde bien d'autres sujets, qui m'ont moins intéressée. Ils sont parfois survolés (les conseils de lancement sont très plats ; très peu de plateformes sont évoquées, et elles le sont sommairement), ou alors au contraire, très fouillés tout en n'étant destinés qu'à quelques personnes qui se préparent à vraiment tout faire elles-mêmes : les aspects juridiques, la fiscalité, les traductions... Bref : ce livre a le mérite de faire un tour complet et clair sur les sujets les plus franchement rébarbatifs quand on se lance dans l'auto-édition. A avoir sur sa table de chevet !