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Parcours inspirant #1 : Cathy Borie
19 août 2019
Cathy Borie est une auteure dont le parcours est inspirant de plusieurs manières : elle a déjà une œuvre fournie, dont une partie reste auto-éditée ; elle est venue à l'édition traditionnelle en utilisant l'auto-édition comme tremplin ; elle a eu plusieurs vies, dont elle a tiré des enseignements pour le choix de sa meilleure solution d'auto-édition.

Découvrez son témoignage et ses conseils dans l'interview auquel elle a bien voulu répondre pour notre club Univers auto-édition (merci à elle).

Ensuite, pour lire Dans la chair des anges, tentez votre chance en participant au concours associé sur DéjàLu. Et n'hésitez pas à lui poser des questions dans le fil de discussion ou en m.p., car elle est DéLectrice !
1- Quel DéLectrice êtes-vous ?

Qui êtes-vous ?
Je suis Cathy Borie, née en 1955, enseignante en primaire, DEUG de Psycho, puis écrivain public. Lectrice boulimique, éclectique, curieuse, enthousiaste, j’ai une Pile À Lire vertigineuse et un carnet où je note tous les livres que je veux lire. La lecture est essentielle pour l’écriture, en tout cas pour moi, elle la nourrit, créant sans cesse des passerelles avec la vraie vie, les rêves, et toutes les autres sources d’inspiration.

Plutôt classique / contemporain ?
Plutôt contemporain par opportunité, mais quelques classiques reviennent de temps en temps ponctuer mes lectures selon les occasions, certains que j’ai déjà lus il y a longtemps, d’autres que l’on m’a offerts en Pléiade et que je déguste par petits morceaux (Virginia Woolf, Kundera, Dostoïevski, etc.).

Plutôt édition classique / auto-édition ?
Depuis que j’ai essayé l’auto-édition, je me suis intéressée aux autres auteurs auto-édités, et il y a de belles surprises, donc je continue à piocher dans les livres auto-édités, que je lis surtout en numérique. Mais je reconnais que c’est l’édition classique qui fournit mes bibliothèques !

Plutôt numérique / papier ?
Les deux, même si je possède plus de livres papier que de livres numériques et que j’ai une attirance particulière pour l’odeur du papier et l’objet-livre. Je suis convaincue que c’est le texte qui compte et pas le support : il y a eu les moines copistes, il y a eu l’imprimerie de Gutenberg, il y a eu les grands tirages des livres modernes, il y a maintenant les livres numériques, et le plus important reste que des auteurs écrivent et qu’ils soient lus.

2- Parlez-nous de votre livre...

Dans la chair des anges
Dans la chair des anges est un roman qui raconte une sorte de parcours initiatique, au travers d’une quête d’identité, que mène Clémentine, le personnage principal, essentiellement au travers de ses rencontres avec les autres et de ses histoires amoureuses. Mais, très important pour moi, c’est mon premier roman entièrement fictionnel : dans les précédents, on trouvait toujours des bribes plus ou moins grandes de ma propre vie, de mes expériences, de mes relations. Comme si j’avais eu besoin d’expurger cette partie autobiographique avant de passer un cap : trouver un éditeur, et peut-être devenir une vraie écrivaine ?

Quels univers vous ont inspirés pour l’écriture de ce roman ? Y a-t-il un livre, un auteur et/ou un héros de fiction qui vous a inspiré ?
Non, je ne crois pas consciemment avoir été inspirée par un univers ou un auteur en particulier, même si forcément je subis l’influence des auteurs que j’aime et que j’admire et dont j’aimerais tirer une minuscule parcelle pour mes propres textes : la richesse narrative de John Irving, la sensibilité d'Alice Ferney, la puissance des récits de J.C.Oates, la belle langue de Franck Bouysse…

De l’univers de quel auteur aimeriez-vous qu’on vous dise proche ?
Difficile question… Les premières qui me viennent à l’esprit sont Delphine de Vigan et Cécile Coulon. Parce qu’elles sont très contemporaines et que leur écriture me touche.

3- L’auto-édition et vous

Pourquoi l’auto-édition ?
Ma première expérience de l’auto-édition s’est faite à l’occasion de mon travail d’écrivain public, en particulier au moment où j’ai effectué des « récits de vie »  pour des particuliers. Ils font appel à un professionnel de l’écriture pour raconter leur parcours, en général pour laisser une trace à leur famille. Ils souhaitent donc que ce texte se concrétise par un objet agréable, qui ressemble à un livre, et non un simple dossier de feuilles imprimées reliées par une baguette à spirale. Pour limiter les coûts, je me suis donc penchée sur les plateformes comme Lulu et TheBookEdition, et ce que j’ai obtenu par ce biais était satisfaisant pour le résultat recherché. Ces solutions sont bien adaptées pour des textes qu'on veut garder confidentiels.

Mais ce fut différent quand j’’ai commencé à penser à l’auto-édition pour mes propres romans, quand j’ai constaté la difficulté de se faire remarquer par un éditeur, après avoir envoyé des tapuscrits un peu partout (je préfère ne pas totaliser les sommes dépensées en impression, reliure et frais de port !) et reçu des lettres de refus pas ou peu argumentées. J'ai alors commencé à chercher une solution d'auto-édition qui rende plus visible, à la fois d'un lectorat et des éditeurs.

Par quelle solution d’autoédition êtes-vous passée ?
Je suis passée par Lulu et TheBookEdition avant de découvrir le concours organisé par Librinova avec la plateforme Draftquest. Il consistait à suivre un MOOC au cours duquel on écrivait un livre en échangeant avec la communauté des auteurs qui participaient en même temps, et il offrait aux lauréats une auto-édition gratuite chez Librinova. Grâce à Dans la chair des anges, j’ai obtenu le premier prix de ce concours et un programme d’agent littéraire : l'agent littéraire de Librinova s'est mise à proposer mon roman à des éditeurs choisis parmi les très nombreux qu'elle connaît, qui la connaissent et sont habitués à travailler avec elle.

Qu’en pensez-vous ?
Avec l’auto-édition, on peut s’éditer facilement, mais tout le travail en aval est à faire : création de la couverture, mise en page, publicité, promotion, etc. Pour ça j’ai tout à apprendre, alors que ce n’est pas mon boulot. Dès lors, pour moi, Librinova est le site idéal : il propose des services à la carte de façon à répondre aux incompétences techniques des auteurs. Et surtout, il crée un lien entre les auteurs et les maisons d’édition classiques, qui permet à ceux qui visent cette forme d’édition-là de se donner toutes les chances, tout en menant en parallèle l’expérience de l’auto-édition à leur rythme.

Dans mon cas comme pour plusieurs dizaines d'auteurs maintenant, cela a bien fonctionné : mon roman s'est vendu à plusieurs centaines d'exemplaires en auto-édition. Puis, après quelques mois de présence sur la plateforme, j'ai signé un contrat d'édition chez Carnets nord et mon roman est sorti fin 2018. Enfin, je viens de signer un nouveau contrat pour un deuxième roman qui sortira à la rentrée littéraire de l'hiver 2020.

Quel(s) conseille(s) donneriez-vous à un auteur qui souhaiterait se faire auto-éditer ?
Je lui dirais de commencer directement chez Librinova ! On peut s'auto-éditer directement ou tenter sa chance dans les nombreux concours qui sont organisés tout au long de l'année : concours d'écriture sur un thème, souvent parrainés par un écrivain ; ou alors, comme dans mon cas, concours co-organisés avec une maison d'édition.

Mais mon conseil suivant serait de s’armer de courage pour assurer tout ce qui va avec la publication d’un livre, la correction, la mise en page, la recherche de couverture, le résumé pour la 4ème de couv, la réalisation du teaser pour la promo, l’animation sur les réseaux sociaux, la recherche de lieux de signature, etc…etc… Librinova propose tout ça, à la carte, mais au bout d’un moment ça revient cher : il faut donc être attentif à tirer des leçons au fur et à mesure qu'on voit fonctionner les services payants, de façon à apprendre à s'en passer… et à passer la main aux auteurs suivants, comme je le fais maintenant !

4- DéjàLu et vous

Quel concours lancez-vous avec cet interview ?
Je propose de gagner trois exemplaires de Dans la chair des anges, dédicacés. Pour cela, il suffira de s'inscrire sur DéjàLu, pour pouvoir répondre à une question simple dans le fil de discussion associé au concours : par quelle plateforme d'auto-édition suis-je passée ? Les gagnants seront tirés au sort.

Comment un auteur auto-édité peut-il s'appuyer sur DéjàLu.fr ?
DéjàLu.fr est un nouveau réseau social littéraire qui permet de partager des chroniques littéraires. Pour ma part, je suis déjà présente sur Babelio et j'apprécie cette possibilité. Mais avec l'invitation à m'exprimer que m'a faite le club Univers auto-édition, je découvre une nouvelle possibilité qui me paraît intéressante : rassembler une communauté uniquement littéraire, sans la mélanger à la vie privée ou à des thématiques sans aucun rapport, comme sur Facebook ou Instagram. J'imagine volontiers des auteurs auto-édités créer un club en rapport avec l'univers de leur roman pour le partager, fédérer un lectorat et se faire connaître. A tenter !