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Parcours inspirant #2 : Leo Rutra
16 septembre 2019
Leo Rutra est un auteur qui croit avant tout au pouvoir du texte (le texte, rien que le texte). Et ça, c'est très inspirant : il publie régulièrement de nouvelles histoires et conserve son indépendance dans l'auto-édition, en se forgeant une réputation sans pour autant tout miser sur la communication.

Amis auto-édités qui redoutez souvent de devoir perdre tout votre temps à essayer de gagner des lecteurs, découvrez son témoignage et ses conseils rassurants dans l'interview auquel il a bien voulu répondre pour notre club Univers auto-édition (merci à lui) !

Ensuite, pour lire Saint-Louis-de-Gonzague, La maison ou Une histoire de vengeances, tentez votre chance en participant au concours associé sur DéjàLu : https://www.dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/concours-inspirant-2-lisez-leo-rutra . Et n'hésitez pas à lui poser des questions sur instagram (@leo.rutra) ou sa page auteur sur Facebook !
1- Quel DéLecteur êtes-vous ?

Qui êtes-vous ?
Je suis Leo Rutra, je croyais que c'était déjà établi.

Plutôt classique/contemporain ?
Contemporain, sans hésiter. J'ai d'ailleurs beaucoup de mal avec les « classiques ». Je pense que je me suis construit avec certains codes, hérités des classiques, mais qui les font aujourd'hui, à mes yeux, paraître passés. Même s'il y a toujours des exceptions.

Plutôt édition classique/auto-édition ?
Je dirais plutôt édition classique, car j'en entends plus facilement parler, peut-être. Mais en y réfléchissant un peu, la ligne est de plus en plus floue avec les groupes de lecture qui partagent des retours aussi bien de textes d'auteurs édités qu'auto-édités. En fait, ça m'importe peu tant que l'histoire m'accroche.

Plutôt numérique/papier ?
Plutôt papier, quand même. Même si je lis également en numérique. Pour les romans édités, en général je lis en papier, les exemplaires numériques étant la plupart du temps beaucoup trop chers. Pour les auto-édités, c'est le contraire, puisque les ebooks sont en général dans des gammes de prix très accessibles.

2- Votre univers d'écrivain.

Parlez-nous de votre livre...
En fait, je vais vous parler de mes livres. Parce que j'ai publié plusieurs romans, déjà, mais aussi et surtout parce que le genre dans lequel j'écris varie toujours un peu d'un texte à l'autre, suivant l'histoire que je raconte.
La base est toujours la même, le noir. C'est ce qui m'attire dans l'écriture (et souvent mes lectures aussi), explorer la face sombre de l'humain, essayer d'imaginer comment des gens ordinaires peuvent se comporter dans des situations extraordinaires (mais pas forcément fantastiques). L'aspect psychologique est donc très important pour moi.
Le reste, l'ambiance, le sous-genre, dépend et varie.
Saint Louis de Gonzague, raconte l'histoire d'un adolescent qui abat plusieurs de ses camarades de classe à son lycée. En partant d'un fait divers, j'ai essayé de construire un thriller psychologique.
La Maison est une histoire sur le thème assez classique de la maison hantée. Au-delà de la psychologie des personnages, je savais que le surnaturel jouerait un rôle. Mais j'avais envie de lui donner une autre approche, presque science-fictive.
Une Histoire de Vengeances, au contraire, est construit comme un western dystopique. Les chapitres sont plus courts, le texte est plus rythmé. Plus violent aussi, impitoyable.

Quels univers vous inspirent ?
Je puise mon inspiration partout autour de moi. Dans ce que je lis, ce que je regarde, ce que j'observe. Mes influences sont multiples. Elles trouvent leurs origines, comme je l'ai déjà dit (et répété), dans l'œuvre de Stephen King, qui est l'auteur qui m'a donné envie de raconter des histoires. Mais elles ne s'arrêtent pas là. Je pourrais citer Michael Marshall, Benjamin Whitmer, Delphine de Vigan ; je pourrais citer David Fincher, Denis Villeneuve ; je pourrais citer des faits divers, des anecdotes partagées par mon entourage ; je pourrais parler de mon ancien voisin. Et j'oublierais encore toutes celles dont je ne suis même pas conscient et qui, pourtant, jouent un rôle dans le type d'histoires que j'écris.

De l'univers de quel auteur aimeriez-vous qu'on vous dise proche ?
Dans l'idéal, je préférerais l'inverse : qu'on dise des autres qu'ils ont un univers qui se rapproche du mien ! Mais si on retrouve du King dans mes histoires, ça me va aussi.

3- L'auto-édition et vous

Pourquoi l'auto-édition ?
Parce que j'avais des histoires brutes et que j'avais besoin de savoir ce qu'elles valaient sans avoir à investir des sommes importantes puis attendre des mois pour avoir des réponses probablement négatives et qui ne m'auraient pas forcément fait avancer. J'avais besoin de terminer un projet et publier un texte m'était nécessaire. L'auto-édition s'est imposée comme une évidence.

Par quelle solution êtes-vous passé ?
J'ai fait quelques recherches, entendu parler de différentes plateformes permettant l'auto-édition. J'ai choisi de faire confiance à Librinova, une jeune entreprise (à l'époque où j'ai publié mon premier texte, elle avait moins d'un an) qui se voulait être une passerelle entre auto-édition et édition traditionnelle. J'ai été évidemment séduit par le programme d'agent littéraire et la possibilité de signer, éventuellement, avec une maison d'édition traditionnelle.

Qu'en pensez-vous ?
Presque cinq ans après, je continue à publier sur Librinova. En ce qui me concerne, leur offre est plus complète et avantageuse que celle de leurs principaux concurrents. Je me suis toujours senti soutenu par une équipe engagée qui a toujours l'intérêt de ses auteurs à cœur.
L'avantage aussi, quand on reste longtemps dans une maison stable qui répond à nos attentes et que ça se passe bien, c'est qu'on finit par être associé à leurs activités et par passer de l'autre côté de la barrière : par exemple, cette année, j'ai eu l’occasion de parrainer un concours d'écriture sur le thème « L'enfer, c'est les autres », qui a révélé Erin K, Carl Grès et Stéphanie Castillo-Soler.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un auteur qui souhaiterait se faire auto-éditer ?
Retravailler son texte. C'est le conseil principal. Relire, retravailler, encore et encore.
Certes, avant d'en arriver à un texte publié, il y a énormément de choses à prendre en compte. Il faut trouver une couverture qui attire l'œil du lecteur, écrire un résumé qui lui donne envie de découvrir le roman, il faut faire la promotion, pour trouver un lectorat.
Mais tout ça, à mes yeux, reste secondaire au texte. Vous pouvez avoir la couverture la plus flashy du monde, le résumé le plus alléchant et la promotion la plus efficace, si votre texte est bourré de fautes, d'incohérences, ça finira par se savoir. Si, au contraire, vous avez travaillé et retravaillé votre histoire, que vous avez traqué les fautes (même s'il en reste toujours quelques-unes qui échappent à la vigilance) et que votre histoire est agréable à lire, vous gagnerez des lecteurs fidèles.
Certains auteurs ont peur de l'auto-édition parce qu'ils pensent qu'ils passeront leur temps à promouvoir leur texte, ce qui les empêchera d'écrire. Pour ma part, je crois au contraire qu’en se concentrant sur l’écriture et en cherchant à produire des textes de qualité, on augmente nos chances de se construire une œuvre et une réputation solides.

4- DéjàLu et vous

Quel concours lancez-vous avec cet interview ?
Je mets en jeu trois exemplaires : un de Saint Louis de Gonzague, un de La Maison et un d'Une Histoire de Vengeances.

Comment un auteur auto-édité peut-il s'appuyer sur DéjàLu.fr ?
L'idée d'un club consacré à l'auto-édition, avec des concours pour faire gagner ses livres, me paraît une bonne idée pour se faire connaître d'un public un peu plus vaste. D'une manière générale, les concours sont une bonne façon de convaincre de nouveaux lecteurs.

Qu'en pensez-vous ?