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Parcours inspirant #6 : Lucile Caron-Boyer
5 janvier 2020
Lucile Caron-Boyer est une auteure jeunesse qui fédère un lectorat fidèle et grandissant dans toutes les générations grâce à deux romans : Mon petit cœur de pierre (Librinova, puis Hachette romans) et Traverser les orages (actuellement chez Librinova). Elle se sent en affinité avec l'univers de Marie-Aude Murail, « pour sa facilité à traiter de sujets difficiles en gardant toujours une part de légèreté ».

Son parcours est très inspirant car c'est un cas d'école : elle a cherché à contacter des éditeurs elle-même, a récolté des réactions encourageantes mais négatives ; cela l'a incitée à se tourner vers Librinova, qui lui a trouvé un éditeur quand son roman a été représenté par l'agent littéraire.

Retrouvez le parcours et les conseils de celle pour qui « la solidarité est réelle » dans le milieu de l'auto-édition.

Et ne manquez pas le concours que nous lancerons le 13 janvier pour gagner deux livres dédicacés !
➡➡Lucile Caron-Boyer, quelle DéLectrice êtes-vous ? ⬅⬅

➡Si vous deviez vous présenter en deux mots...⬅
Lucile Caron-Boyer, lectrice, autrice, amoureuse des mots…
Deux romans publiés à ce jour : « Mon petit cœur de pierre » et « Traverser les orages », tous les deux en littérature jeunesse.

➡Plutôt classique ou contemporain ?⬅
Je ne lis quasiment plus que du contemporain, mais mon amour de la lecture s’est construit aussi autour et grâce à la lecture de certains grands classiques.
Ce sont d’ailleurs les rares livres qu’il m’arrive de relire.
J’ai eu la chance de grandir dans une famille où il y avait beaucoup de livres à disposition et où on nous laissait une grande liberté de choix dans nos lectures.
Si je devais parler des livres de mon enfance, le tout premier que j’aurais envie de citer, c’est « Le petit prince », parce que c’est un souvenir très fort de mon enfance et qu’il me suit encore aujourd’hui.
Ensuite il y a eu un recueil de contes d’Andersen, que j’ai lu et relu. Je me souviens encore précisément des illustrations !
Bien sûr, j’ai grandi aussi avec la bibliothèque rose (Oui-oui, Jojo Lapin, les histoires d’Enid Blyton), puis la bibliothèque verte (Le club des cinq, Fantômette, Alice…).
Et j’ai envie de finir avec une petite sélection de titres pour lesquels j’ai une affection particulière, dans des styles bien différents : « Le petit Nicolas » « Le petit Lord Fauntleroy », « Les malheurs de Sophie », la série « mon amie Flicka », « Croc-blanc » et « L’appel de la forêt »…

➡Plutôt édition classique ou autoédition ?⬅
Je lis majoritairement de l’édition classique, mais depuis que je suis moi-même auto-éditée, mes habitudes changent, j’essaie de découvrir régulièrement des « confrères » et je fais souvent de belles découvertes. J’aime beaucoup la plume et la sensibilité de Marjorie Levasseur par exemple. Je me suis promis de relire Julie Giordano que j’ai découverte avec son titre « Le parfum de l’avenir » et j’ai aussi été très touchée par le dernier livre de Nathalie Longevial (« Semer des graminées »). En jeunesse, je pense à Lisa Soto et son très émouvant « Open minded » dont je dois absolument lire la suite ! Et il y en a beaucoup d’autres...

➡Plutôt numérique ou papier ?⬅
Définitivement papier.
J’aime l’objet, le contact avec le papier, et quand j’ai aimé un livre, j’aime le voir prendre sa place dans ma bibliothèque…
J'ai la chance que mes deux livres existent en version papier, et ce, dès leur première vie auto-éditée : ce n'est pas toujours le cas dans l'auto-édition, qui repose beaucoup sur le numérique. Librinova offre la possibilité de l'impression à la demande et même de la commande directement en librairie.

➡➡Faites-nous entrer dans votre univers d’écrivain ! ⬅⬅

➡Vous avez écrit deux romans jeunesse, pouvez-vous nous en parler ?⬅
« Traverser les orages », comme mon premier roman, « Mon petit cœur de pierre », est un roman jeunesse, même si j’aime me dire qu’il est en fait destiné à des lecteurs de tout âge, ceux qui sont ados aujourd’hui, mais aussi ceux qui se souviennent qu’ils l’ont été un jour.
C’est « une tranche de vie » comme on dit. Le quotidien d’une jeune fille de seize ans, Liv, mais un quotidien qui va être méchamment bousculé…
Ça parle des épreuves auxquelles on peut tous être confrontés, mais aussi et surtout, de la façon dont on peut se relever.

➡Quels univers vous inspirent ?⬅
Mes sources d’inspiration sont multiples et variées.
Je ne pense pas m’inspirer de mes lectures, je puise plutôt dans l’observation du monde qui m’entoure (une conversation, une image, un vécu…), j’absorbe tout ça et je laisse infuser jusqu’à ce qu’un jour, le puzzle prenne forme…

➡En tout cas, avec vos lectures d'enfance, vous avez planté le décor de votre univers d'origine, entre les classiques d'autrefois et ceux du XXème siècle. En tant qu'écrivain, y a-t-il un univers dont vous aimeriez plus particulièrement qu’on vous dise proche ?⬅
Peut-être Marie-Aude Murail, pour sa facilité à traiter de sujets difficiles en gardant toujours une part de légèreté. Et puisqu’on est dans un club dédié à l’auto-édition j’ai envie de citer aussi Isabelle Lagarrigue, autrice jeunesse également, qui vient de publier son premier roman, « C’était un accident », dont j’ai adoré l’univers.

➡➡L’auto-édition et vous⬅⬅

➡Justement, à propos d'auto-édition... c'est la solution que vous avez choisie dès votre premier roman. Pourquoi ce choix ?⬅
Pour mon premier roman « Mon petit cœur de pierre » ce n’était pas mon premier choix. J’ai d’abord emprunté le parcours « classique » en envoyant mon manuscrit à plusieurs maisons d’édition. Parmi les refus que j’ai reçus certains étaient extrêmement encourageants et c’est ce qui m’a poussée à tenter l’auto-édition plutôt que de l’enfermer dans un tiroir et passer au suivant…
Pour le deuxième c’est un peu différent. Entre temps, « Mon petit cœur de pierre » a été repéré grâce au programme « agent littéraire » de ma plate-forme d’auto-édition Librinova et il a connu une deuxième vie chez Hachette Romans.
Avec la parution chez Hachette j’ai découvert ce qu’est l’édition classique dans une grosse maison. Une belle aventure, avec ses bons côtés (présence en librairie, reconnaissance) et ses moins bons (être noyée dans la masse aux milieux des multiples parutions).
Du coup, pour ce second roman, il m’a semblé logique d’emprunter le même chemin…

➡Parlez-nous de Librinova : pourquoi cette solution ?⬅
J'ai choisi Librinova, justement parce qu’il existait cette ouverture vers les maisons d’édition classiques, et puis aussi parce qu’elle offre possibilité d’avoir des interlocuteurs disponibles et réactifs pour tout l’aspect technique qui n’est pas ma tasse de thé.
Et puis j’aimais l’idée que ce soit une start-up française, avec deux jeunes femmes aux commandes.
J'ai été conquise par le concept, puisque je renouvelle l’expérience avec ce deuxième roman…

➡Quels conseils donneriez-vous à l’auteur qui souhaite s’auto-éditer ?⬅
Il me semble que la pire erreur serait de se lancer trop vite, trop tôt.
Il faut travailler encore et encore, et puis une fois qu’on a l’impression d’être prêt, faire appel à un correcteur extérieur qui aura un œil nouveau et objectif sur le texte.
Ne pas hésiter à s’entourer, profiter de la facilité que nous offrent les réseaux sociaux pour rentrer en contact avec d’autres auto-édités, échanger, demander de l’aide en cas de difficultés. La solidarité est réelle dans ce milieu !
Ne pas être pressé. Il y a bien sûr parfois des réussites éclairs, mais je crois que le plus souvent il faut du temps pour « construire » son lectorat.

➡➡DéjàLu et vous : comment un auteur auto-édité peut-il s'appuyer sur DéjàLu.fr ? ⬅⬅

Je viens de découvrir ce réseau grâce au club Univers auto-édition qui est déjà à lui seul une belle vitrine et une initiative intéressante de mise en commun de ressources.
J’apprécie aussi cette possibilité de créer des clubs qui me paraît originale et conviviale. C’est un nouveau lieu d’échanges qui fédère des amoureux de la lecture, et pour un auteur auto-édité peut-être aussi une nouvelle façon de communiquer avec son lectorat encore à inventer…