Univers auto-édition

💡Ce nouvel article a été écrit à quatre mains par Fati, fondatrice du réseau social littéraire dejalu.fr, et par moi-même, animatrice du club « Univers auto-édition » sur dejalu.fr.

En janvier, nous avions déjà tiré trois premiers conseils des six premiers interviews réalisés pour le club (1) :

1. VOYEZ L’AUTO-ÉDITION COMME UNE STRATÉGIE
2. ACCEPTEZ DE DÉPLAIRE
3. PARLEZ DES AUTRES

Cinq interviews plus loin, nous avons recueilli trois nouveaux conseils tout aussi précieux !

Les liens internet sont en fin de texte ; vous trouverez notamment ceux des onze interviews, numérotés dans leur ordre de parution depuis septembre dernier.

C’est parti pour une petite synthèse de ce que nous avons appris de Cathy Borie, Leo Rutra, Nathalie Longevial, Alain Cuvillier, Valérie van Oost, Lucile Caron-Boyer, Julien Rampin, Muriel Rawolle, Eléonore Affinito, Frédérique Hoy, et Mélanie Taquet ! 💡

💡4. TENTEZ LES PRIX LITTÉRAIRES💡

Savez-vous que plus de 2000 prix littéraires sont remis chaque année en France (2) ? Bien sûr, nous avons tous en tête une petite liste à laquelle il est hors de question de concourir en étant auto-édité, puisque c'est l'éditeur qui propose des livres. Bien sûr, nous savons que les contre-exemples (comme Marc-Edouard Nabe ou Marco Koskas, qui ont tous deux figuré dans une sélection du Prix Renaudot) sont largement des exceptions qui confirment la règle.

Mais même si les autres prix sont nettement moins médiatisés, ils restent des moyens très importants de se faire connaître. Bien sûr !

Du point de vue des lecteurs, la difficulté est d'avoir un critère pour choisir un livre en librairie : or, un prix est une légitimation qui peut jouer le rôle de caution de l'éditeur, puisque le livre a été choisi.

Du point de vue d'un éditeur, la difficulté est de sélectionner des manuscrits qui valent la peine : or, quand un auteur a retenu l'attention d'un jury une fois, c'est un signe du fait qu'il peut rencontrer un public.

Du point de vue de l'auteur, la difficulté, quand on est inconnu, est de se faire lire : or, les jurys de prix lisent, dès lors qu'on a pris la peine de concourir pour un prix dont on remplit les critères de sélection. En outre, d’un point de vue stratégique, faire partie d’une sélection pour un prix littéraire participe à donner de la visibilité à votre ouvrage, à faire qu’on parle de vous et qu’on vous voie ! Même si vous ne gagnez pas, des lecteurs voient passer votre livre, voient qu’il retient l’attention et qu’il est lu.

Alors pourquoi pas explorer google à la recherche des prix littéraires auxquels peuvent concourir les auteurs auto-édités ? Le prix des étoiles de Librinova, Le Prix des Auteurs Inconnus, comme Frédérique Hoy (#10), le prix Draftquest/Librinova, comme Cathy Borie (#1 et #10)... sans oublier les prix régionaux, comme le prix de la plume de Vair qu'a reçu Muriel Rawolle (#8), qui récompense un auteur lorrain : quel est l'équivalent dans votre région ?

Des prix récompensent également les manuscrits. Oui, avant même de vous auto-éditer, vous pouvez concourir pour les prix des « nouveaux auteurs » (3), parrainés par des auteurs prestigieux, le plus connu étant le Prix Femme Actuelle (4), et le petit dernier, le prix du roman 20 minutes, qui sera décerné à la fin de l'année (5).

💡5. PERDEZ DU TEMPS POUR EN GAGNER💡

Ne négligez pas la dernière ligne droite : allez jusqu'au bout de votre livre avant de le diffuser !

Imaginez... l'écriture est l'histoire de votre vie, votre premier roman vous accompagne depuis votre plus jeune âge, vous l'avez concrétisé. Mais épuisé, impatient à l'idée de le partager, vous négligez la dernière ligne droite : tant pis pour la couverture, la 4ème de couverture, la mise en page, la correction des fautes, vous dites-vous ; il représente déjà tellement de travail que les lecteurs et les éditeurs ne pourront que le reconnaître !

Science-fiction ? Nous ne le croyons pas… Beaucoup d'auteurs primo-romanciers réagissent de cette façon alors même qu'en tant que lecteurs, ils sont comme tout le monde : ils ne choisissent jamais un livre parce qu’ils devinent que sous des dehors rébarbatifs, l'auteur est génial ! Mais plutôt parce que quelqu'un le leur a recommandé, ou à défaut, parce que quelque chose les a accrochés dans les signes extérieurs que le livre envoie.

Ces signes extérieurs sont de deux ordres. Il y a d'abord tout ce qui est sur la couverture : titre, image, 4ème de couv, éléments sur l'auteur. Mais il y a aussi tout ce qui est apparent dès les premières pages, qu’Amazon ou Kobo permettent de lire gratuitement, ne l'oubliez surtout pas : mise en page, orthographe, syntaxe, cohérence.

Quand Mélanie Taquet (#11) a auto-édité « Une vita pas si dolce », ce sont des heures qu'elle a passées à la recherche de « LA » couverture sur les banques d'images. Les auteurs qui font appel aux « bêta-lectures » (relecture professionnelle d’un manuscrit, un service accessible que proposent des indépendants), comme celles d’Eléonore Affinito (#9), attendent un mois qu'elle leur restitue son compte-rendu de lecture, et passent encore deux mois à faire les corrections avec elle. Alain Cuvillier (#4) a fait un détour par une association dont la tâche est d’accompagner les auteurs pour leur permettre d'aller jusqu’au bout. Valérie van Oost (#5) a planifié la sortie de son livre longtemps à l’avance pour établir un véritable plan de communication… et elle en a vendu plus de mille.

Or, que sont ces heures, que sont ces mois, par rapport à l'objectif final, si celui-ci est d'être lu ? Sont-ils gagnés si le roman est diffusé sans passer ce temps supplémentaire, mais offre un premier contact rebutant ? Non, bien sûr ! Et de toute façon, est-ce qu'un roman auto-édité est attendu ? Est-ce que sa date de sortie est à quelques heures près, ou même à quelques mois près, ou même quelques années ? Pas du tout ! Pour Leo Rutra (#2), qui construit une œuvre dans la durée, le seul secret est de « relire, retravailler, encore et encore ». Lucile Caron-Boyer (#6), passée de l’auto-édition à l’édition, nous l’a dit : « la pire erreur », c’est « de se lancer trop vite, trop tôt ». Conclusion : mieux vaut d'abord mettre toutes les chances de son côté, et le jour où on se lance, maîtriser tout ce qui est maîtrisable.

💡6. METTEZ LES BŒUFS AVANT LA CHARRUE💡

Fédérez votre communauté avant de sortir votre livre.

Le milieu littéraire est déjà très structuré autour d'auteurs phares de maisons phare, de prescripteurs phare et une masse absolument pléthorique de nouveautés qui sortent quasiment en flot continu. Quand vous arrivez avec votre manuscrit, surtout si c'est un premier, vous devrez donc trouver votre place dans ce monde qui non seulement ne vous a pas attendu, mais même, va vous opposer une grande force d'inertie puisqu'il fonctionne déjà sans vous.

C'est tout un écosystème, en quelque sorte. Or, pour en faire partie depuis plusieurs années en tant que blogueuse, comme Marceline, et comme créatrice d’un réseau social littéraire, comme Fati, nous voyons l'envers du décor : de nombreux auteurs démarchent directement les blogueurs en attirant leur attention sur leur roman. Bien sûr, des rencontres se nouent, qui peuvent être belles. Mais combien de démarches doit faire un auteur quand il écrit premier roman, pour avoir quelques retours ? La réponse dépasse sans doute l’imagination... En revanche, en tant que blogueu.r.se, c'est l'inverse : on est sollicité et on se constitue une communauté. C’est ce qu’a fait Nathalie Longevial (#3), dont le blog initial n’était pas spécialement littéraire, mais l’a fait connaître. C'est ce qu'a fait Julien Rampin (#7), qui fait aujourd'hui partie des comptes de bookstagrameurs qui ont plus de 10000 abonnés. Le jour où il a sorti un roman, il a été directement porté par cette communauté, qu'il a patiemment constituée.

Instagram, Facebook, Twitter et beaucoup d’autres encore existent. Vous n’avez pas besoin d’être partout, choisissez celui (ceux) avec lequel (lesquels) vous êtes à l’aise.

Vous cherchez un outil qui permettrait de solliciter d'autres auteurs, des éditeurs, des blogueurs, pour les mettre en avant, eux, faire parler d'eux, et à travers eux, de vous ? Créez votre Club Livresque sur DejaLu (6) et donnez de la visibilité à vos univers livresques.

💡Références💡

(1) https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/trois-conseils-pour-un-auteur-independant
(2) https://www.librinova.com/blog/2018/09/11/tout-savoir-sur-les-prix-litteraires/
(3) https://www.lesnouveauxauteurs.com/prix/list
(4) https://www.lesnouveauxauteurs.com/prix/336
(5) https://www.lesnouveauxauteurs.com/prix/338
(6) https://dejalu.fr/creer-club/nom

💡Références des onze interviews, dans leur ordre de parution💡

#1 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-1-cathy-borie
#2 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-2-leo-rutra
#3 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-3-nathalie-longevial
#4 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-4-alain-cuvillier
#5 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-5-valerie-van-oost
#6 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-6-lucile-caron-boyer
#7 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-7-julien-rampin
#8 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-8-muriel-rawolle
#9 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-9-eleonore-affinito-beta-lectrice-and-co
#10 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirants-10-cathy-borie-et-frederique-hoy
#11 : https://dejalu.fr/experiences/univers-auto-edition/parcours-inspirant-11-melanie-taquet