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Trois conseils pour un auteur indépendant
24 janvier 2020
Le texte joint à cet événement a été écrit par Fati Cherkaoui, la fondatrice de déjàlu.fr, et moi-même. Il récapitule les idées principales qui ressortent des six premiers interviews publiés sur le site. Elles suivent trois axes :

💡Voyez l’auto-édition comme une stratégie
💡Acceptez de déplaire
💡Parlez des autres

Lisez-le... et n'hésitez pas à créer votre club sur déjàlu !
💡Cet article a été écrit à quatre mains par Fati Cherkaoui, fondatrice du réseau social littéraire déjàlu.fr, et par moi-même, animatrice du club « Univers auto-édition » sur déjàlu.fr. C’est parti pour une petite synthèse de ce que nous avons appris de Cathy Borie, Leo Rutra, Nathalie Longevial, Alain Cuvillier, Valérie van Oost, et Lucile Caron-Boyer !💡


💡1. VOYEZ L’AUTO-ÉDITION COMME UNE STRATÉGIE💡


Avant-hier, il y avait l’édition traditionnelle et l’édition à compte d’auteur. La deuxième coupait de la première : c’était soit l’une, soit l’autre.

Hier est arrivée l’auto-édition, avec ses auteurs indépendants. C’était nouveau, c’était désordonné, ça partait dans tous les sens. Toutes sortes de textes ont été mis en ligne sans relecture, bourrés de fautes. Et dedans, des pépites. La vôtre, peut-être.

Aujourd’hui, l’édition s’est organisée pour faire arriver ces pépites à elle. Pensez au slogan de Librinova : « Ne cherchez plus votre éditeur, c'est lui qui vous trouvera chez Librinova » ! Le monde de l’édition s’est réorganisé en tenant compte de ce nouvel acteur. Etre auto-édité aujourd’hui, c’est se donner une chance d’être édité demain et si ce n’est pas le cas, c’est se construire une identité d’auteur. Indépendant.

Ce nouveau monde offre de multiples manières de se rendre désirable pour l’édition : comme Lucile Caron-Boyer, prendre le concept de Librinova au pied de la lettre et utiliser l’auto-édition comme test grandeur nature pour prouver aux éditeurs que leur bon feeling à son sujet est partagé ; comme Cathy Borie, passer par un concours, et même, dans son cas, un concours organisé par un éditeur en partenariat avec une solution d'auto-édition ; comme Valérie van Oost, préparer un lancement digne d’un pro parce que oui, même ça, c’est possible. Lisez leurs interviews dans le club Univers auto-édition !


💡2. ACCEPTEZ DE DÉPLAIRE💡


Beaucoup d’auteurs auto-édités cherchent à plaire au plus grand nombre et s’effondrent à la première chronique négative. Pire : certains se défendent et cherchent à prouver à la chroniqueuse qu’elle les a mal lus.

Mais pourquoi donc ? Une chronique négative, c'est un message qui mérité d'être écouté et que vous écouterez différemment selon qu'il est isolé ou qu'il se répète. Et puis de toute façon, les réseaux sociaux littéraires sont tous construits de telle façon qu’on voit tellement de choses passer qu’on ne s’arrête pas toujours au contenu des chroniques... On voit défiler des titres et des couvertures de livres, sans arrêt. Or, quel livre attirera le plus gros public : celui qui fera l’objet d’une seule chronique dithyrambique ? Ou celui qui fera l’objet de chroniques régulières pendant plusieurs mois, porteuses d’avis toujours différents ?

Leo Rutra l’a bien compris. Il ne cherche ni à communiquer à tout prix, ni à plaire à tout le monde, mais à fédérer une petite communauté soudée. Il est auteur, il peaufine ses textes. Être auteur auto-édité, c’est une course de fond, et non pas un sprint. D’ailleurs, Nathalie Longevial conseille de « s’organiser, se professionnaliser au niveau des horaires ».

Alors n’hésitez pas à faire comme Leo Rutra, qui construit une œuvre clivante : elle ne peut pas plaire à tout le monde. Mais elle a ses fidèles, dont la communauté grossit à chaque livre, qui se chargent pour lui de faire circuler leurs avis. Rendez-vous dans dix ans…


💡3. PARLEZ DES AUTRES💡


La plupart des auteurs sont réticents à parler d’eux. S’ils se résolvent à le faire quand même, c’est un tel effort qu’ils ne parlent vraiment que d’eux : ils n’ont plus l’énergie pour échanger avec les autres.

C’est un gros effort, mais hélas, il n’est pas efficace. Quand on ne parle que de soi sur les réseaux sociaux, on ne se rend visible que des gens qui ont déjà entendu parler de nous… On tourne en rond : pour être connu, il faut être connu.

En revanche, si un auteur arrive à faire en sorte que des lecteurs potentiels tombent sur son nom en faisant une autre recherche, alors là, c'est gagné ! Nathalie Longevial a beaucoup écrit sur Bayonne ou encore sur la cinquantaine : donc elle est susceptible de sortir dans des recherches google sur ces thèmes. Alain Cuvillier n'est pas connu, mais si on cherche une association qui œuvre dans le domaine de l'auto-édition, on est susceptible d'être renvoyé vers lui.

Alors renversez la logique ! Si vous n’avez pas envie de parler de vous, n’en concluez pas que vous ne pouvez rien faire, mais parlez d’autre chose ! Ayez un blog, occupez-vous d’une association !

Monter un blog vous paraît insurmontable ? En supposant l’obstacle technique surmonté, vous y exprimer à la première personne vous paraît présomptueux ? Tournez-vous vers déjàlu.fr ! En deux clics, vous aurez créé un club sur un sujet littéraire, reliable instantanément à toute la base de livres, visible tout de suite de tous les DéLecteurs, opérationnel sans aucune autre étape à franchir. Faites comme moi dans le club Univers auto-édition sur lequel vous nous lisez : parlez de livres sur votre sujet, invitez des auteurs à s’exprimer, lancez des concours pour faire gagner leurs livres… Qui se lance pour faire parler des premiers romans ? Qui se lance pour faire parler des romans édités dans les petites maisons d’édition ? Qui se lance pour mettre en avant ses blogueuses littéraires préférées ? Les thèmes sont là, les auteurs aussi… parlez d’eux, et on parlera de vous.