Ceux qui n'en mènent pas large

Au fond de la cour à droite
(Le Dilettante)
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Plus long, plus lourd, cela aurait pu s'appeler Voyage au bout du rouleau, Mort à petit bruit ou encore Les Pourritures terrestres. Cela se nomme Ceux qui n'en mènent pas large. Signé : Martinet (Raphaël Sorin nous en dit plus, en ouverture, sur cet as du tangage et grand couseur de suaire). En plat de résistance, l'histoire : les rancoeur et décadence d'un raté de l'écran, Georges Maman. Joli pousse du théâtre de pointe, il finit, lamentable, en boute-en-train du X (et sans pouvoir bouter quoi que ce soit), veuf de son grand amour suicidaire pour Marie Beretta. Harcelé par Dagonard, ombre morne et vomitive qui acceptera, épuisée, par se dissoudre, il se finit au tout petit matin, frappant à la porte de son frigo qui, grand frère, lui offrira la clé de tous ses problèmes. Voilà, c'est ainsi : pas de large, pas de départ, de mer au loin. Les eaux pourries du port. Y macérer. À vie. «Que le monde est glacé», nous souffle Maman.
On avait compris.
En prime, un texte paru dans la revue Subjectif où Martinet évoque un autre perdant magnifique au grand jeu de la réussite littéraire : Henri Calet.

Né à Libourne en 1944, Jean-Pierre Martinet fit des études de lettres, puis l'IDHEC pour devenir assistant-réalisateur à l'ORTF. Critique à Matulu, il publia son premier roman en 1975. Il vécut longtemps à Paris, termina sa vie professionnelle comme kiosquier à Tours et regagna sa ville natale pour y mourir en 1993.
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