Igitur, Divagations, Un coup de dés

(Gallimard)
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Dans son éclairante préface à ce volume entièrement revu et structuré par ses soins, Bertrand Marchal évoque les perspectives de l'entreprise mallarméenne telle qu'elle commence à s'exprimer dans une lettre à Verlaine et telle qu'elle continuera de s'affirmer par la suite. Mallarmé se déclare en quête «d'autre chose» que ce qui fait d'ordinaire l'objet de la poésie. Et précisément, souligne Bertrand Marchal, «autre chose, ce pourrait être au fond le programme, ou le titre de ce volume qui, d'Igitur au Coup de dés en passant par les Notes sur le langage et Divagations, donne toute la mesure, ou la démesure, du rêve mallarméen.»«Rêver autre chose, c'est refuser de réduire la poésie à la production artisanale ou industrielle de vers, c'est manifester que le poète ne saurait se satisfaire d'être un simple versificateur.»«Autre chose - ou, si l'on préfère, le Livre -, note Bertrand Marchal, ce n'est donc pas seulement autre chose par rapport à quelques poèmes plus ou moins satisfaisants ; c'est, bien plus que cela, autre chose par rapport à ce que le poète nomme une "formule absolue" ; c'est un vide par rapport à un plein ; c'est ce qui donne du jeu, à tous les sens du mot, à une réalité ontologique qui ne peut se dire que sur le mode de la tautologie ("N'est que ce qui est" ou "Rien n'aura eu lieu que le lieu"), et qui ouvre par là même un autre lieu ou un autre espace au génie humain.»
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