La mer ne baigne pas Naples

(Editions Gallimard)
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Le néoréalisme italien traduisait les anachronismes et les paradoxes d'un pays en gestation, chloroformé par vingt années de dictature, et soudain réveillé par les horreurs de la guerre. Telle est l'optique dans laquelle se situe "La mer ne baigne pas Naples".
Paru en 1953, ce livre révélait la personnalité marquante d'un nouvel auteur. Or, à près de quarante années de distance, et aussi bien comme document sur Naples que comme témoignage littéraire, il n'a rien perdu de sa force et de son originalité.
Deux nouvelles et trois "reportages" composent le recueil. Le naturalisme des deux nouvelles prélude, tel le trompe-l’œil d'un rideau de scène, aux descriptions goyesques de "L'or de Forcella" et de "La ville involontaire", ainsi qu'à la visite du royaume des morts que constitue "Le silence de la raison". Dans ce dernier texte, l'évocation des intellectuels napolitains, dont l'auteur partagea la jeunesse et les enthousiasmes à la fin de la guerre, se mêle au déchirement des illusions perdues et à la lucidité implacable du jugement. Et peu importe si le lecteur français ne connaît guère les écrivains en cause : ici, c'est le regard d'Anna Maria Ortese qui compte et qui envoûte, c'est la ferveur d'une intelligence et l'authenticité d'une vision.
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