La mort sur son 31

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La mort a encore fait n’importe quoi, elle s’en est prise au paradis. Elle s’est insinuée entre les palmiers, a plongé au fond d’une bouteille de rhum, bercée doucement par les alizés.
Il existe des ciels trop bleus dans des îles trop jolies, des mers trop transparentes au-dessus des coraux, des gens trop beaux dans leur paréo pour la recevoir et alors quand elle arrive, c’est inconcevable et totalement scandaleux.
C’est la rencontre du Beau et du Mal, c’est ce qui est raconté ici. C’est l’explosion des corps faits pour la musique et l’amour au milieu de la danse, c’est une chose violente.
Et comment raconter une chose violente ? Martine Magnin a pris le parti de la distance, elle s’en tient à une forme allégée, celle du récit. Par personne interposée (elle l’appellera Juliette), elle analyse – le choc, le sentiment de culpabilité, les regrets, la déchéance, la souffrance et l’isolement, tout ce qui entoure la mort. Elle en a fait sa spécialité et c’est ce qui émeut au travers de ses mots, c’est cet effort de recul pour avoir moins de peine. C’est cette distance qui fait un écran transparent. Derrière l’écran, il y a le chagrin. Puis revient la vie et la tendresse.
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