Le Brexit franco-allemand

Mythe ou réalité
(Ramsay)
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Nécropole de Douaumont, soirée du vote britannique, 23 juin 2016. Il fait nuit noire. C’est l’été, mais le froid ne recule devant aucune des croix blanches et harcèle encore les morts. Deux hommes, François Mitterrand et Helmut Kohl, reviennent sur le lieu où s’est incarnée un jour la nouvelle entente francoallemande. Accoudés au parapet, ils profitent du silence funèbre pour se recueillir une fois encore devant l’Histoire. Helmut : «Quelle idée, franchement, de reprocher à l’Allemagne de ne pas vouloir porter le fardeau des libéralités budgétaires des autres ! Notre nation s’est construite par la discipline de soi et de ses caprices, pas par le laisser-aller et la procrastination des problèmes. Nous ne nous sommes jamais dérobés aux difficultés.» Le Président se détourne. Pas question d’en rajouter ! Pourquoi argumenter avec un tel personnage, un ami, qui cherche somme toute à préserver les intérêts de son pays ? Posément, il rétorque : «Cher Helmut, on pourrait avoir l’impression que l’Allemagne joue à une sorte de double jeu dans la coopération militaire. Saborder les Européens pour mieux s’emparer de l’Europe ? Recommenceriez-vous comme avec l’euro ?…» Il est vrai que l’Histoire des nations et des peuples, cruelle antienne de la confiance et de la défiance, nous tourmente souvent, inlassablement. Pourtant il incombe à l’oeil aiguisé, à l’esprit acéré d’y déceler autre chose que l’agitation de la tempête et le tumulte des défaites. Précisément de savoir y percer la sérénité de la conquête. C’est ce défi que l’homme d’Etat, faiseur de destin, se doit de relever. Il convient alors aux peuples avisés de le relever avec lui. «On ne fait rien de grand sans de grands hommes et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu», déclarait De Gaulle. Volontiers. La seule question est de savoir alors s’ils sont grands, s’ils sont deux, et surtout si les moins grands se joindront à la partie…
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