Le réel et ses doubles

Puissances métaphoriques de la mise en abyme fantastique : films de fiction 1990-2006
(ANRT)
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Une certaine tendance du cinéma fantastique consiste à mettre en abyme sa propre nature d’art et de véhicule de fictions. Ce cinéma intègre à l’intérieur de l’histoire un monde fictionnel avec lequel les personnages interagissent. Mais quel est l’intérêt de cette mise en abyme ?
La thèse tente de répondre à cette question en traitant de films appartenant à cette tendance et en analysant leur façon particulière d’utiliser la métaphore. Ces films qui révèlent leur propre structure ne décupleraient-ils pas
les puissances de cette figure de l’analogie ? Quel sort réservent-ils à la réalité
mise en abyme par la création de ces mondes fictionnels ? Ceux-ci
représentent-ils un danger pour elle ou montrent-ils l’importance de la fiction pour l’accepter et y trouver sa place ? Peut-on faire le lien avec la question initiée par Platon sur la valeur du monde réel par rapport à ses doubles ?
Dans une première partie, les différents types de mondes fictionnels sont étudiés à travers des films représentatifs. Le premier chapitre porte sur les mondes filmiques étudiés à travers Pleasantville, qui met en abyme le pouvoir métaphorique du cinéma qui copie la réalité d’une façon détournée en utilisant des métaphores, et joue avec les rapports du film au monde réel. In the Mouth of Madness et The Fountain, étudiés dans les mondes littéraires, illustrent les opinions antagonistes sur la valeur de la fiction et jouent avec les différentes formes de la métaphore. Le chapitre sur les mondes virtuels étudie principalement la trilogie Matrix, et montre que la fiction virtuelle n’est dangereuse que si on la prend pour la réalité, alors que nous pouvons nous en servir comme carte pour appréhender le réel.
La deuxième partie est consacrée aux doubles proches de la fiction, tels que le fantasme, le souvenir et le rêve qui se révèlent proches de la fiction et du cinéma dans la manière de capturer le réel pour le transformer. Le fantasme est
étudié à travers The Machinist, qui montre comment un esprit malade peut créer
un double fantasmatique de la réalité. Eternal Sunshine of the Spotless Mind, analysé au sujet du souvenir, explore différentes dichotomies (factuel/fictionnel,
récit/histoire), et rapproche le souvenir d’un film dans lequel le personnage revit ce qu’il a vécu/filmé par l’intermédiaire d’une fiction. Les mondes oniriques, étudiés à travers The Jacket, Stay et Lost Highway/Mulholland Drive, sont des fictions créées par les personnages qui sont trompés par leur propre création, excepté quand ces mondes révèlent leur irréalité et leur met le doigt sur la réalité de leur état.
En dressant un panorama des films fantastiques appartenant à cette tendance, l’étude montrera ce que le cinéma nous dit quand il se « réfléchit ».
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