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« Entre le dernier roman de la terre (Trente arpents) et le premier roman urbain (Bonheur d occasion), Le Survenant est la première oeuvre de la modernité québécoise en ce qu'elle effectue la synthèse des valeurs nomades et sédentaires qui ont présidé à la naissance de la Nouvelle-France. À l'image du Chenal du Moine, petit village ancré au milieu du fleuve, parfait mélange d'eau et de terre, la figure christique du ''Grand-dieu-des-routes'' réussit ce passage de l'ancien au nouveau, qui n'abolit pas l'ancien mais l'accomplit, en n'obéissant plus qu'à la loi plus exigeante de l'amour. C'est ainsi que Germaine Guèvremont, mine de rien, dénoue le conflit entre Maria Chapdelaine et Le Refus Global qui continuera de nous épuiser aussi longtemps qu'on voudra guérir de ce ''mal du pays'', qui, selon Aquin, ''est à la fois besoin et refus d'une culture-matrice''. Le Survenant, c'est l'avenir du Québec raconté par quelqu'un qui revient au pays après avoir parcouru le vaste monde : ''Le ciel pompe l'eau de la mer et retourne le sel à la terre. On dirait que faut que tout recommence dans ce bas monde.'' »
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