Nuit

(Le Tripode)
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Resté occulté en Allemagne près de 20 ans, Nuit est aujourd'hui considéré comme le chef-d'ouvre d'Edgar Hilsenrath.

C'est la nuit permanente sur le ghetto de Prokov. Au fil des jours, dans un décor apocalyptique, Ranek lutte pour sa survie. Les personnages sont réduits à des ombres... comme s'ils n'avaient plus ni âme ni corps. Pourtant, dans ce brouillard permanent, surnagent des éléments de vie : la faim, le froid, les scènes d'amour hâtives, de pendaisons (ratées) ou d'accouchement au milieu du ghetto montrent que l'humanité demeure.

Hilsenrath s'est inspiré pour Nuit de sa propre histoire, et du ghetto ukrainien où il a passé quatre ans entre 1941 et 1945. C'est d'ailleurs la genèse de ce livre, qu'il a réécrit vingt fois entre 1947 et 1958, qui est racontée dans Fuck America.

En Allemagne, Nuit, publié en 1964, a été saboté par son propre éditeur, qui craignait les réactions à cette approche, très crue, de la Shoah : le livre, épuisé en un mois, n'a jamais été réimprimé. Aujourd'hui, Nuit s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires dans le monde.

Hilsenrath est né en Allemagne en 1926. Survivant de la Shoah, ayant vécu en Palestine et en France, il arrive à New York au début des années 50. Là, il écrit la nuit, dans des cafétérias juives sordides, et vit le jour de petits boulots. Fuck America raconte son arrivée aux États-Unis et l'écriture de Nuit, le premier roman d'où découle toute son ouvre : fondée sur la mémoire et l'oralité, celle-ci conjure par la satire les souvenirs du ghetto, de la guerre et de l'exil.


La Presse

" Puissant, remuant, à la fois désespère et plein d'énergie remarquablement construit et traduit, c'est un chef-d'ouvre " Johanna Luyssen, Causette

" Dans ce huis clos qui vous tient à la gorge, une figure surnage, celle de Ranek Ni héros ni salaud, il est prêt a tout pour survivre au chaos. " Bruno Corty, Le Figaro

" Comme dans les pages les plus fortes de Kafka (songeons au Procès) l'impression de cauchemar vécu, insoutenable et fascinant à la fois, naît du réalisme le plus pointilleux, de l'alternance des points de vue, du retrait quasiment total du narrateur qui jamais n'intervient. " Thierry Cecille, Le Matricule des anges

" Enfin traduit " Pierre Deshusses, Le Monde

" Nuit fait partie de ces textes qui fouillent l'âme humaine sans manichéisme " Eric Loret, Libération
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