En dépit des frontières linguistiques

Correspondance littéraire entre Germaine Guèvremont et William Arthur Deacon (1946-1956)
(Éditions David)
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Le romancier Hugh MacLennan a parfaitement résumé en deux mots l’état du Canada, en 1945 : «Two Solitudes». Pour sortir de cette impasse, il fallait bâtir des ponts entre francophones et anglophones. La littérature, qui se joue des frontières, servit alors de passerelle, grâce à deux personnalités hors du commun : la romancière québécoise Germaine Guèvremont (1893-1968) et le journaliste torontois William Arthur Deacon (1890-1977). La première était chef du secrétariat de la Société des écrivains canadiens; le second, membre de la Canadian Authors’ Association, dont il allait devenir le président national en 1946, année où débute la correspondance, pour une très grande part inédite, qu’ils échangèrent pendant dix ans. William Arthur Deacon aura contribué à ouvrir l’esprit de ses compatriotes et à leur faire apprécier une littérature canadienne-française pour laquelle ils n’avaient jusqu’alors éprouvé qu’indifférence ou dédain. Ce n’est pas un mince mérite. Mais cette mission qu’il s’était donnée, il n’aurait pas pu la mener à bonne fin sans l’appui constant de cette femme remarquable que fut Germaine Guèvremont. Elle n’était pas le seul auteur québécois à parler les deux langues, mais aucun ne semble avoir manifesté la même ouverture à l’autre, le même dévouement et la même générosité. S’étonnera-t’on après cela qu’elle ait créé à son image ce personnage à la fois mythique et éminemment moderne qu’est le Survenant ?
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