Holocauste ordinaire

histoires d'usurpation, extermination, littérature, théologie
(Bayard)
0.0 ( 0 votes )

La France de l'anti-repentance a réservé un accueil triomphal au roman de Jonathan Littell : Les Bienveillantes. Après l'ère des témoins de l'Holocauste qui a su nous donner de grandes œuvres littéraires comme de grands livres d'histoire (Primo Levi, Robert Antelme, Jean Amery, David Boder, Raul Hilberg, Saül Friedländer...), voici venu le temps des bourreaux et des voyeurs. "Ceux qui volent l'Holocauste à ses dépositaires pour en fabriquer des articles de pacotille", selon la terrible accusation du prix Nobel de littérature Imre Kertesz. Ici, le bourreau, homme ordinaire, parle la langue de ses victimes. Il usurpe et détourne sans vergogne les travaux des historiens. Dans cet essai poignant, Pierre-Emmanuel Dauzat dénonce avec une précision implacable la pornographie de la mort et du massacre ainsi que cette volonté destructrice de toujours vouloir "parler à la place de l'autre" afin de mieux l'exclure. Il interroge la part maudite de haine que nous conservons en nous, jusque dans notre culture chrétienne. Notre devoir humain, écrit-il, "est de rendre possible un discours sur les morts des autres qui ne les salissent pas." Comme ont su le faire, entre autres, les écrivains Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Paul Celan, ou les peintres Kiefer, Music et Cerino.
Améliorer la fiche

Livres similaires

Qu’en avez-vous pensé ?