La malouine

Dans La Malouine, roman d'aventures dans la grande tradition romantique, publié en 1981, Danielle Delouche racontait comment la jeune et belle Marie-Malouine, fille d'un ancien corsaire de Saint-Malo devenu armateur, avait dû emprunter l'identité de son frère jumeau, François, mort au combat, et s'était ainsi retrouvée capitaine d'un bateau corsaire, le Lévrier, ce qui ne l'avait pas empêchée de s'éprendre furieusement d'un magnifique Ecossais, Wilfried Graham, transformé hélas en ennemi à la suite de la guerre contre l'Angleterre. Nous voici maintenant en 1757, et Marie-Malouine, embrigadée dans la marine royale, embarque à Brest à bord du Défenseur où elle va servir comme enseigne, sous le nom de François. Direction : l'île Royale, au Canada, île qui constitue la clé du Saint-Laurent et que, pour cette raison, convoitent les Anglais. C'est le début d'une nouvelle série d'aventures, en partie liées au sort malheureux de l'escadre française, en partie dues à ce rôle de garçon que la Malouine sest choisi et qui ne va pas sans graves inconvénients. D'abord, l'amour de la jeune femme pour lord Graham en souffre, et chaque rencontre avec le bel Ecossais est l'occasion de nouveaux déchirements. Ensuite, les témoins du passé de Marie-Malouine dressent sans cesse des obstacles sur son chemin ; à tout moment, elle risque d'être découverte (ce qui arrive quelquefois ; et alors, quelles complications. Enfin, une sorte de désarroi l'envahit peu à peu : on dirait que le sort s'acharne pour qu'elle reste François ; chaque fois qu'elle veut reprendre sa condition feminine, les pires ennuis s'abattent sur elle. L'uniforme de son frère endossé à la hâte s'est incrusté maintenant dans sa peau et la conduit toujours plus loin, vers un avenir qui bientôt l'effraie. Va-t-elle réussir enfin à larguer les amarres, à trouver le bonheur auprès de Wilfried, à devenir vraiment femme au lieu d'être cet androgyne qui ne se sent à l'aise que dans des habits de garçon ?