Langage, perception et réalité - Tome 1

La perception et le jugement
(Editions Jacqueline Chambon)
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Une distinction entre la perception et la sensation a semblé nécessaire à la plupart des théoriciens et des philosophes, notamment parce que des sensations très différentes peuvent donner lieu à des perceptions identiques (problème de la constance remarquable des formes, des dimensions et des couleurs perçues) et des sensations qu'il y a tout lieu de croire identiques à des perceptions très différentes (phénomènes d'ambiguïté visuelle, problème du " voir comme " et du changement d'aspect). Si tout le monde est en gros d'accord depuis longtemps pour admettre qu'il faut beaucoup plus que des sensations pour avoir une perception d'objet, il est plus difficile de dire en quoi consiste cet élément supplémentaire (le concept, la pensée, l'interprétation, le jugement, etc.) qui doit s'ajouter à la sensation, et de quelle façon il réussit à se combiner avec elle pour donner la perception. On dit souvent que percevoir n'est pas sentir, mais avant tout juger. Mais l'identification de la perception à une simple forme particulière de jugement se révèle, à bien des égards, aussi insatisfaisante que pourrait l'être sa réduction à la simple sensation. A travers des auteurs comme Helmholtz, Husserl, Frege, essentiellement sur la nature du lien particulier qui unit la pensée à la sensation dans la perception et, plus précisément, sur la question de savoir si le jugement doit être considéré comme un accompagnement et une résultante de la perception qui le motive ou, au contraire, comme un constituant essentiel de celle-ci.
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